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Vie de l'église

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“Je te suivrai partout où tu iras « (Luc 9:55).

Treizième dimanche de l’année

1 Kgs 19:16b, 19-21; Ps 16; Galates 5:1, 13-18; Lc 9,51-62

Les lectures de ce dimanche montrent une intensité et une urgence associées à la vocation que peu d’entre nous pourraient revendiquer. Elisée est recruté par le prophète Élie avec le toucher de son manteau et l’attente qu’il laisse tout tomber pour le suivre. Jésus rencontre une série d’aspirants disciples qui sont choqués par l’immédiateté et la totalité de son appel.  Il n’y a pas de temps pour dire au revoir. Ne regarde pas en arrière de la charrue.

De telles images scripturaires contrastent fortement avec nos tentatives de vivre notre vie chrétienne avec des étapes progressives ou un moyen de mieux exprimer notre foi dans nos circonstances contemporaines. L’idéal est toujours là, mais les occasions ordinaires de vivre héroïquement sont rares ou rarement poursuivies.

L’un des facteurs est qu’à l’époque de Jésus, l’espérance de vie était d’environ 35 ans, de sorte que des vies plus courtes concentraient l’énergie des gens alors qu’ils poursuivaient leur sens de la mission. Si Jésus n’avait que 30 ans lorsqu’il est mort sur la croix, et si la plupart de ses disciples avaient probablement 20 ou 30 ans, cela explique la compression qu’ils ont appliquée à leurs décisions.  À quoi ressemblerait l’Évangile s’ils avaient tous vécu dans la soixantaine et la soixantaine?

La narration biblique n’est pas sans hyperbole. La décision d’Élisée d’abattre un joug de bœufs et de brûler ses charrues illustre son engagement à suivre Élie. Le même choix radical se retrouve dans l’histoire des fils de Zébédée qui s’éloignent de leur père, de leur avenir et de leurs filets et barques à l’appel de Jésus.

En même temps, ces histoires soulignent les voies mystérieuses de Dieu en envoyant l’histoire sur une trajectoire différente avec un geste soudain.  Élie jette son manteau sur Élisée pour le sélectionner. Dans la généalogie de Jésus, le Juif Boaz met son manteau sur la femme moabite, Ruth, sur l’aire de battage pour en faire sa femme, la mère d’Obed, le grand-père du roi David. 

L’appel à suivre Jésus et la chance de se déplacer dans la providence de Dieu devraient nous inciter à agir lorsque la grâce touche nos vies. La Bonne Nouvelle est que la grâce nous touche constamment de manière grande et petite. Nous trouverons quotidiennement nos vocations si nous écoutons la voix de Dieu quand elle crie et quand elle chuchote, et même quand elle résonne dans nos échecs et dans les regrets que nous ressentons lorsque nous savons que nous avons manqué l’occasion de répondre pleinement ou en temps opportun.

Les Écritures vantent l’idéal, mais elles nous enseignent aussi avec des exemples de saints qui avaient besoin d’un plan B pour réussir. Saint Paul a dû être frappé au sol pour se rendre compte qu’il allait dans la mauvaise direction. Saint Pierre a dû échouer lamentablement à apprendre le sens de la miséricorde avant d’être prêt à diriger l’Église en la proclamant.

Que nous réagissions tôt ou tard, que nous vivions de courtes vies de vertu héroïque ou de longues vies d’obéissance réticente, Dieu veut toujours que chacun de nous trouve sa vocation. Jésus nous a encouragés en rassemblant un groupe de bumblers et de sceptiques, de zélotes et de lâches, pour l’accompagner à Jérusalem. Il a accueilli des hommes et des femmes qui n’ont jamais regardé en arrière et certains qui ont fui au premier signe de trouble.  En fin de compte, ce qui compte, c’est qu’ils ont continué à essayer jusqu’à ce qu’ils aient bien compris et qu’ils aient pris leur place dans l’appel mystérieux de Dieu à la sainteté. 

Jésus appelle les procrastinateurs et les débutants, les études rapides et les apprenants lents. L’idéal est la lampe à nos pieds que nous courions ou marchions. C’est la joie de l’Évangile.