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Vie de l'église

Lamentation

 « Une voix a été entendue à Rama, des sanglots et des lamentations bruyantes » (Jérémie 31:15).

Fête des Saints Innocents

1 Jean 1:5-2:2; Matthieu 2:13-18

La complainte de Rachel est un cri universel applicable à tant de morts tragiques à travers l’histoire mais surtout à notre époque. Malgré toute la sensibilisation et les correctifs disponibles dans notre monde moderne, on pourrait penser que les morts violentes d’enfants seraient rares au lieu de simplement une autre statistique quotidienne.

La commémoration annuelle des Saints Innocents sert à mettre en lumière les enfants victimes, oui, de l’avortement, mais aussi de la guerre, de la pauvreté et de la négligence. La mort traque environ 83 millions d’êtres humains déplacés de force errant sur la terre à la recherche d’un accueil. La disparité dans la distribution des vaccins et des aliments se traduira par des taux de mortalité plus élevés dans les pays pauvres tandis que d’autres pays stockeront.   

Hérode le Grand, une incarnation des meurtriers grossiers, ignore ses conseillers à la cour qui lui disent que l’enfant est envoyé par Dieu, ordonne que ce rival infantile soit traqué et tué de toute façon, ainsi que tous les enfants de la région. Son blasphème ne se compare toujours pas à de futurs monstres dont la rhétorique a attisé les divisions et la haine qui ont justifié la mort de millions de personnes au nom de la sécurité nationale ou de la pureté ethnique. Les politiciens et les profiteurs qui inondent le monde avec suffisamment d’armes mortelles et d’armes domestiques pour prendre tout le monde en otage à la destruction totale et à vivre dans une société dans la peur d’elle-même.

La “Fête liturgique des Saints Innocents » pourrait être l’occasion d’un deuil mondial pour faire écho aux sanglots et aux lamentations entendus à Rama, car ce que le monde perd, c’est son avenir. 

L’année 2020 pourrait connaître de nombreuses pertes dues à la pandémie, au changement climatique et aux menaces qui pèsent sur l’État de droit. Mais rien ne se comparera au gaspillage tragique de tant d’enfants. Comment allons-nous nous expliquer cela si nous ne parvenons pas à protéger ce qui est le plus précieux et le plus nécessaire à notre propre survie?