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Les catholiques doivent s’opposer à la décision de la Cour suprême sur le climat anti-vie

Flowers are seen in front of the headquarters of the Environmental Protection Agency May 10 in Washington. (CNS/Reuters/Andrew Kelly)

Des fleurs sont vues devant le siège de l’Agence de protection de l’environnement le 10 mai à Washington. (CNS/Reuters/Andrew Kelly)

La récente décision de la Cour suprême des États-Unis restreignant sévèrement l’Agence américaine de protection de l’environnement de réglementer la pollution provenant des centrales électriques met un match sous la vision exposée par le Pape François dans son encyclique de 2015 « Laudato Si’, sur les soins pour Notre Maison Commune. » Le Virginie v. Agence de Protection de L’Environnement la décision rendue le 30 juin compromet également gravement les efforts importants visant à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, un seuil jugé nécessaire par les scientifiques pour éviter les pires effets du changement climatique.

À la lumière de la vision de Laudato Si’, la communauté catholique des États-Unis doit adopter une position ferme et publique contre cette décision anti-vie de la Cour suprême. Espérons que les évêques catholiques américains assumeront un rôle de leadership à cet égard. Un tel effort doit aller au-delà des simples mots. Il doit inclure des actions concrètes telles que la promotion des efforts du Mouvement Laudato Si’ pour accroître le désinvestissement des combustibles fossiles. Cette initiative a le soutien de François et a montré des signes de succès comme certains 1,25 milliard de dollars ont été cédés par des institutions religieuses au niveau mondial.

Toute orientation pro-vie dans le catholicisme, si elle veut être authentique, doit inclure la destruction écologique par la dépendance aux combustibles fossiles comme une préoccupation centrale. Le « vêtement sans couture » de feu le cardinal Joseph Bernardin (qui semble être derrière le Réponse officielle du Vatican à la décision de la Cour suprême des États-Unis sur Roe v. Wade) mérite un second regard à cet égard.

La destruction écologique a aujourd’hui une filiation complexe. Mais parmi ses causes majeures, la pollution de notre air et de notre eau par les émissions de carbone est importante. Puisque les États-Unis figurent en tête de liste des pays émetteurs de carbone, cette décision de la Cour suprême aura un impact sur la société mondiale dans son ensemble. La destruction du climat, lorsque nous calculons son impact global, peut en effet poser le plus grand défi à la vie à la fois pour la communauté humaine et pour le reste de la création. Son impact via les inondations, la chaleur excessive, la famine due à la sécheresse et d’autres événements météorologiques induits par le climat tue déjà des personnes et pourrait le faire à un degré toujours croissant. De nombreuses nations insulaires et communautés côtières pourraient disparaître partiellement ou totalement.

Deux importantes organisations catholiques engagées à prendre soin de la création ont rapidement répondu à la décision de la Cour suprême sur l’autorité de l’EPA concernant les émissions de combustibles fossiles.

A train carries coal Aug. 21, 2014, near Ravenna, Kentucky. The Supreme Court ruled June 30 to limit the Environmental Protection Agency’s ability to regulate carbon emissions from power plants. (CNS/Tyler Orsburn)

Un train transporte du charbon Aug. 21, 2014, près de Ravenne, Kentucky. La Cour suprême a décidé le 30 juin de limiter la capacité de l’Agence de protection de l’environnement à réglementer les émissions de carbone des centrales électriques. (CNS/Tyler Orsburn)

Le Mouvement international Laudato Si ‘ a protesté contre la décision et a exprimé sa crainte qu’elle n’ouvre la porte au transfert d’un million de barils par jour de sables bitumineux du Canada vers les États-Unis, ce qui pourrait entraîner des déversements qui s’avéreraient hautement destructeurs, voire catastrophiques, pour les terres agricoles, l’approvisionnement en eau et les terres sacrées des peuples autochtones dont la compréhension du soin de la création reste vitale pour la construction d’un état d’esprit pro-créatif et pro-vie dans le catholicisme.

La deuxième organisation catholique à s’exprimer contre la Virginie c’était l’Alliance catholique pour le climat. Dans une déclaration, le directeur exécutif de la Convention, Jose Aguto, a contesté la décision au motif qu’elle était profondément anti-vie étant donné les preuves abondantes et concrètes de l’impact destructeur des émissions de carbone sur la communauté humaine et le reste de la création.

La communauté catholique aux États-Unis et dans le monde doit prendre ces critiques avec le plus grand sérieux. La position de la Cour suprême donnera une nouvelle vie à l’industrie mourante des combustibles fossiles à un moment où elle devrait être définitivement abandonnée. À la lumière de la décision irresponsable de la Cour suprême, il incombe maintenant à la communauté catholique de poursuivre des voies d’atténuation du carbone.

Dans l’esprit de Laudato Si’, Francis a travaillé sans relâche-en public et en privé-pour réduire la pollution mondiale causée par notre dépendance encore importante aux combustibles fossiles pour les besoins énergétiques de base. Il a rencontré à de nombreuses reprises les dirigeants de sociétés énergétiques mondiales pour les exhorter à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles. Il a défendu l’investissement dans les alternatives énergétiques vertes en remplacement des combustibles fossiles dans la poursuite d’une économie verte mondiale selon les lignes énoncées dans une proposition commandée par l’Union européenne, qui a obtenu l’approbation provisoire de la plupart des États membres de l’UE, le soi-disant « gouvernement polonais catholique » étant un dissident majeur.

Cet effort énergique de Francis a montré un minimum de succès alors que d’importants PDG se sont engagés à œuvrer à la réduction et à l’élimination éventuelle des carburants à base de carbone. Les entreprises mondiales qui prennent des mesures dans cette direction sont bien en avance sur les forces politiques des États-Unis dans leurs efforts pour mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles.

Dans la poursuite de l’objectif d’intégrer la responsabilité climatique dans le modèle fondamental de l’identité catholique, nous pouvons cultiver une conscience personnelle et institutionnelle de la résolution proposée par les Nations Unies sur le droit de chaque personne à un environnement durable et sain. Cette résolution, initiée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, est susceptible de venir avant l’Assemblée générale des Nations Unies cet été. Cinq pays sont les principaux parrains de la résolution: la Suisse, le Maroc, les Maldives, le Costa Rica et la Slovénie. Il devrait être adopté par un vote écrasant, mais des questions subsistent sur la position de certains pays clés tels que les États-Unis et la Chine.

Il y a une histoire d’avocats du Département d’État qui empêchent le gouvernement américain de signer de telles résolutions, même si elles ne sont pas juridiquement contraignantes, au motif qu’elles peuvent ouvrir la porte à des poursuites contre le gouvernement américain. Les organisations non gouvernementales religieuses prévoient de faire pression sur l’administration Biden pour qu’elle ajoute sa signature à la résolution. Le Parlement des Religions du Monde promeut activement une réponse positive, et ils ont le soutien de François, qui a approuvé l’idée d’une telle résolution dans un message au Conseil de l’Europe.

Prendre au sérieux l’appel du pape à la « conversion écologique » en tant que cœur et âme d’une spiritualité créatrice catholique peut fournir une base globale nécessaire pour des actions spécifiques. Dans l’ensemble, une telle conversion n’a pas eu lieu. La responsabilité écologique reste en marge de la conscience et de la spiritualité catholiques, même parmi de nombreuses parties du catholicisme contemporain orientées vers Vatican II.

Les catholiques doivent se mobiliser contre la décision de la majorité des juges de la Cour suprême. Malgré l’héritage catholique de la plupart, ils ont choisi une voie de destruction créative plutôt qu’une voie d’amélioration créative.